S.E. MONSEIGNEUR JEAN-CHRISTIAN VERSTRAET, XIVème PERE SPIRITUEL DES COMMUNAUTES DE LA PETITE EGLISE APOSTOLIQUE VIEILLE CATHOLIQUE
« Aimez vos ennemis, et priez pour vos persécuteurs, afin de devenir fils de votre Père qui est aux cieux » (S. Matthieu V, 43) « Heureux êtes-vous quand on vous insultera, qu’on vous persécutera, et qu’on dira faussement contre vous toute sorte d’infamie à cause de moi. » (S. Matthieu V, 11)
Membre de la Petite Eglise depuis ma naissance, il y a 64 ans déjà, petit-fils de Josine Stordeur, dernière mère spirituelle de la Petite Eglise du Brabant Wallon, je n’appartiens pas à l’Eglise Catholique Romaine.
Prêtre et Evêque depuis 35 ans, suis-je riche ? Sans nul doute d’expériences humaines et de partages. Matériellement, je ne possède rien, pas d’immeubles, et encore moins de villas en Espagne. En fait, 40 années au service de la Petite Eglise ne m’ont pas enrichi. Alors des liquidités ? Un trésor ? Non, pas le moindre compte bancaire au Luxembourg ou en Suisse, et encore moins dans je ne sais quels paradis fiscaux fréquentés par nos hommes politiques. Enfin pour clôturer le tout, et pour faire taire les esprits chagrins, depuis le 1er juillet 2013, je n’ai même plus de voiture.
Aussi, me référant à l’Evangile « Nul ne peut servir deux maîtres car : ou il haïra l’un et aimera l’autre, ou il s’attachera à l’un et méprisera l’autre. Vous ne pouvez servir Dieu et l’Argent. » (S. Matthieu VI, 24) c’est aussi ma devise, aujourd’hui à la veille du grand départ et des premiers bilans.
Oui, j’ai eu une vie bien remplie d’espérance en l’homme. Et ce, malgré le fait que j’ai subi les malveillances de pseudo-chrétiens, socialement bien installés dont la seule raison d’être était la course effrénée au pouvoir et à l’argent.
Jésus dit cependant, « Si tu veux être parfait, va, vends ce que tu possèdes, donne-le aux pauvres et tu auras un trésor dans les cieux ; puis viens, et suis-moi. » (S. Matthieu XIX, 21) Je t’ai suivi Seigneur. Les Evangiles ne sont-ils que des balivernes ? Je ne le crois pas, car le Seigneur Jésus dit encore : « Il est plus facile à un chameau de passer par un trou d’aiguille qu’à un riche d’entrer dans le Royaume des cieux. » (S. Matthieu XIX, 24)
Alors pourquoi tant de malveillance et de persécutions vis-à-vis d’un pauvre prêtre qui n’a jamais tué ou volé qui que ce soit de toute son existence ? L’explication en est simple. La Belgique vit sous le régime du concordat religieux, ce qui signifie concrètement que les prêtres catholiques sont rémunérés par l’état ; ce qui en fait des fonctionnaires du Ministère de la Justice. Les rémunérations sont des plus attrayantes : un prêtre perçoit l’équivalent du salaire d’un enseignant du secondaire, et un évêque, le salaire d’un ministre.
Les prêtres de la Petite Eglise, eux, exercent bénévolement leur apostolat tout comme les prêtres et desservants d’autres Eglises et de communautés chrétiennes indépendantes de Rome.
L’Eglise conciliaire n’aime pas la concurrence au point que même si ses églises sont vides, elle préfère confier la gestion de ses chapelles aux tenants de l’Islam, tant sa haine pour les Eglises schismatiques est viscérale ; et pourtant, l’Esprit souffle où il veut.
Autrement dit, les Eglises hors concordat sont potentiellement les victimes expiatoires de la justice belge, puisque taxées du vocable péjoratif de sectes. Il en va ainsi des antoinistes, des stévenistes, des Témoins de Jéhovah, des chrétiens célestes, des vieux-catholiques, des catholiques orthodoxes, des catholiques byzantins…
La liste des parias du christianisme est trop longue pour la citer toute ; ils ont cependant tous ce point commun de ne pas être « politiquement et religieusement corrects. » La parole de l’Evangile sera t-elle un jour libérée ? Je l’ignore. J’espère cependant qu’il ne sera pas trop tard. Il est pourtant écrit : « Ma maison sera appelée une maison de prière pour toutes les nations. Mais vous, vous en avez fait un repaire de brigands. » (S. Marc XI, 17)
Une fois brossé l’état des lieux du paysage religieux en Belgique, il est aisé de comprendre le pourquoi des tracasseries et condamnations judiciaires que subissent les responsables des communautés religieuses chrétiennes indépendantes de Rome en Belgique depuis 1830.
En fait, plus de 165 affaires judiciaires à ce jour, y compris votre serviteur ; même si ce dernier a reçu un non-lieu en 2013 de la cour d’appel de Bruxelles pour blanchiment d’argent. Et pourtant il est dit : « Méfiez-vous des hommes : ils vous livreront dans leurs synagogues ; vous serez traduits devant des gouverneurs et des rois, à cause de moi, pour rendre témoignage en face d’eux et des païens. » (Matthieu X, 17)
Hélas, la justice pénale en Belgique est un appareil idéologique d’Etat dont la fonction principale est de renforcer le pouvoir établi.
La religion dominante en fait bien entendu partie.
Notre problème est bien là, le fait d’être l’Evêque d’une Eglise indépendante non concordataire en Belgique équivalant à transgresser cet ordre établi. Situation qui est inconnue de nos amis « profanes » français, qui bénéficient dans leur pays d’une totale liberté de culte en vertu de l’abrogation du concordat du 9 septembre 1905.
A nos détracteurs à qui l’annonce de l’Evangile provoque haine et hostilité, je réponds par les paroles de notre Seigneur Jésus :
« Qu’as-tu à regarder la paille qui est dans l’oeil de ton frère ? Et la poutre qui est dans ton oeil à toi, tu ne la remarques pas ! » (S. Matthieu VII, 3)
† Fortes in fide ! In nomine Patris et Filii et Spiritvs Sancti †
Amen
S.E. Mgr Jean-Christian Verstraet