Le Sacre Episcopal

LE SACRE EPISCOPAL DU 1er JUIN 1971

Le premier juin 1971, S.E. Mgr Charles BREARLEY consacra à l’Episcopat le Père Amédée BAUSIER, treizième Père Spirituel des Communautés Stévenistes, Evêque Primat de la Petite Eglise anticoncordataire.

Il consacra également le Père Jean CHARPENTIER, prêtre vieux-catholique d’Arras, au titre de Premier Evêque de la Petite Eglise de France. C’est assisté de Mgr Edward BROWN, son coadjuteur et devant une nombreuse assistance venue des quatre coins de la Wallonie, qu’il célébra ce sacre en la chapelle traditionaliste de Notre-Dame de Bonne Odeur à Hoeillaert, à l’orée de la forêt de Soignes, près de Bruxelles.

Jour de joie pour la Petite Eglise qui détenait enfin les pouvoirs apostoliques d’ordres qui lui manquèrent tellement au travers de son histoire pour être considérée comme église à part entière. Cette faveur divine, elle la devait à Mgr BREARLEY et à son Eglise Vieille-Catholique d’Angleterre, qui la détenait elle-même, via une succession apostolique ininterrompue, de l’Eglise Vieille-Catholique de l’Union d’UTRECHT.

Les Eglises Vieilles-Catholiques comptent aujourd’hui plusieurs millions de fidèles à travers le monde. Elles furent constituées à l’issue du Concile Vatican I, en 1872, par des évêques et théologiens catholiques romains qui refusèrent d’admettre le dogme de l’infaillibilité du Pape.

On raconte que le jour de cette proclamation, une violente tempête s’abattit sur Rome, causant de grands dommages aux édifices religieux. Certains y virent là une réplique du «souffle» qui entoura la demeure des Apôtres le jour de la Pentecôte. D’autres, par contre, y virent clairement une manifestation démoniaque, Satan étant appelé dans l’Ecriture, le «prince de lair» (S. Paul aux Ephésiens II, 2).

Les esprits chagrins n’hésiteront pas à mettre en doute le sacre de Mgr BAUSIER. En un mot, Mgr BAUSIER était-il, à l’issue de cette consécration, devenu réellement évêque ? C’est ce que nous allons maintenant étudier et démontrer.

Aux yeux de l’Eglise Catholique Romaine, être licite et être valide, sont des choses fort différentes. Ainsi, un évêque de la religion Orthodoxe, non uni à Rome donc, est illicite, MAIS valide. Le même évêque, dans une église de même rite mais «uniate», c’est-à-dire réunie à Rome à un moment de son histoire comme l’ont été les églises melkite, chaldéenne, arménienne catholique, etc., est licite ET valide.

C’est ainsi que lorsque, sous le pontificat de Léon XIII, certaines des ces Eglises d’Orient entrèrent dans le giron romain, on ne réordonna pas leurs prêtres et on ne reconsacra pas leurs évêques. Déjà valides depuis toujours, ils devenaient en plus LICITES.

En un mot, être valide, c’est détenir la succession des Apôtres. C’est être à même de prouver que l’on remonte au long des siècles, sans qu’il ne manque un nom, à l’un des Douze Apôtres. Et c’est là une comptabilité soigneusement tenue par toutes les Eglises, on s’en doute !

Etre illicite, c’est, tout en étant valide, appartenir à une Eglise séparée et non unie à Rome. Etre licite, c’est appartenir à l’Eglise Catholique Romaine, ou à une Eglise d’Orient reconnaissant son autorité, sa prééminence, ses dogmes.

Et c’est parce que la succession apostolique représente les pouvoirs, la mission et les privilèges conférés par le Christ aux Douze, et par les Douze à leurs successeurs, aux évêques qu’ils consacrèrent eux-mêmes ; et c’est parce que c’est une chose essentielle pour l’Eglise universelle et éternelle, que Rome fait loyalement une distinction entre validité et licéité.